Histoires de réussite

Intégration de l’innovation : Faible énergie, fonctionnement élevé

Les recherches des étudiants diplômés du professeur Jean Samuel Chenard, il y a plus de dix ans, qui portaient sur les technologies intégrées en réseaux, ont été les précurseurs de l’Internet des objets. Aujourd’hui, Motsai Inc., l’entreprise qu’il a fondée dans le cadre de ses recherches, met au point des technologies spécialisées et sophistiquées pour les dispositifs mobiles et le marché des télécommunications.

Aujourd’hui, la montrebracelet courante s’est transformée en instrument technologique sophistiqué, pouvant enregistrer des renseignements sur la santé, le niveau d’activité et le rythme de sommeil du porteur. La popularité grandissante des dispositifs sans-fil, comme démontré ici, reflète l’intégration réussie de deux catégories de matériel complètement distinctes: les systèmes de stockage de l’information et les capteurs de mouvement.

Réussir ce mariage sur une plateforme physique si menue est déjà un défi relevé pour l’ingénieur en électronique, mais sa difficulté augmente, car le circuit doit fonctionner 24 heures sur 24 tout en utilisant un minimum d’énergie. Il y a tout un éventail de circuits sur le marché étiquetés comme étant à faible consommation d’énergie, mais dotés de taux de consommation réels pouvant varier de deux degrés de magnitude. Les entreprises qui se procurent la mauvaise version peuvent se retrouver avec des produits nécessitant d’être rechargés beaucoup plus fréquemment, ce qui peut incommoder les clients et les rendre mécontents.

Jean-Samuel Chenard a apprivoisé ce défi, et tant d’autres, quand il était étudiant diplômé de l’Université McGill, il y a plus de dix ans. Son travail portant sur les réseaux de capteurs et l’architecture des systèmes n’était qu’un avant-goût du monde actuel intelligent et connecté. Au moment où il a reçu son diplôme, en 2010, il était en consultation active avec des clients pour la mise au point de technologies intégrées, qui vont des applications pour l’aérospatiale et les véhicules aux produits portables.

La perspective de transformer son travail en une entreprise à temps plein l’a poussé à fonder une entreprise en 2010, soit Motsai Inc. L’entreprise, qu’il dirige, offre à ses clients de nombreux services, que ce soit des conseils techniques, de la R-D, ou encore la conception, la mise au point, la fabrication, les tests et la certification de produits. Motsai s’est spécialisée dans le créneau de pointe des plateformes de réseaux de capteurs sur les dispositifs mobiles, tout comme dans le monde virtuel ultra prometteur de l’interconnexion des objets, autrement appelé l’ « Internet des objets ».

« Il y a beaucoup d’activité autour des objets connectés, soit le nouveau terme marketing pour les réseaux de capteurs, qu’on explorait déjà en 2002 », affirme-t-il. « Ça va indéniablement changer notre façon de construire des produits à long terme. »

Il remercie CMC Microsystèmes et le Réseau national de conception du Canada de lui avoir permis de s’implanter solidement dans ce marché en forte croissance. Il se rappelle de ses débuts, à McGill, quand le réseau fournissait des postes de travail dotés de trousses de microcontrôleurs qui étaient à la base des nombreuses expériences qu’il effectuait avec ses collègues.

« De nombreux concepts qui sont à la base des technologies actuelles, comme les récepteurs miniatures et à faible puissance, faisaient déjà l’objet de promotion par CMC en 2003 », rappelle-t-il. « Nous avons utilisé ces trousses pour déchiffrer l’architecture et pour apprendre à construire nos propres prototypes. CMC nous a fourni le matériel et la documentation qui nous ont permis de détenir les connaissances nécessaires pour aller aussi loin que nous voulions aller ».

Le résultat de ce travail a été publié dans un article important sur la conception des nœuds sans-fil avec antenne à circuits imprimés dans lequel Chenard a souligné l’importance de répondre à la demande de dispositifs mobiles produits en série et économiques dotés d’exigences énergétiques minimales.

Grâce à CMC, il a aussi tiré profit d’un outil particulièrement puissant : le « Berkeley Emulation Engine » (BEE), une plateforme modulaire et évolutive qui lui a permis d’explorer de nombreuses applications à rendement élevé, dont les systèmes de radiocommunications cognitifs et des simulateurs d’architecture d’ordinateur.

« Nous l’avons utilisé afin de façonner des comportements de type réseau sur puce, et il nous a servi de machine de référence pour les systèmes programmables », a-t-il ajouté.

Les connaissances tirées de ces premiers projets ont permis d’établir les bases solides qui permettent à son entreprise de connaître le succès. « Les outils fournis étaient les meilleurs sur le marché et conformes aux normes de l’industrie. Ils nous ont montré ce dont l’industrie avait besoin », dit-il. « Les modèles que nous avons construits au début des années 2000 se traduisent aujourd’hui en produits commercialisés ».

Les étudiants ont aussi tiré avantage de ce travail. Un de ses articles les plus cités, publié en 2008, était fondé sur un cours et la configuration du laboratoire y étant relié, qu’il a mis au point avec son superviseur Zeljko Zilik, afin de montrer aux étudiants comment concevoir des systèmes sans-fil mobiles. « Le cours a permis de former des centaines d’étudiants, et ces derniers se sont servis des cartes de circuits conçues pour le cours au moyen d’une « trousse de mentorat » fournie par CMC ».

Quand il se remémore ces moments très occupés de son parcours, Chenard admet qu’il y a pris beaucoup de plaisir. Après avoir fondé Motsai, il s’est lancé dans des disciplines qui lui étaient complètement inconnues, telles que la gestion financière et juridique nécessaire au maintien d’une entreprise couronnée de succès. Il a acquis cette expertise auprès d’autres personnes ayant rejoint l’entreprise, qui compte maintenant 12 employés et qui est en croissance soutenue.

Entre-temps, il est reconnaissant envers CMC de lui avoir permis de perfectionner sa propre expertise, la source des fondations de son entreprise.

« Grâce à CMC, j’ai maintenu une avance de 10 ans sur l’apprentissage de toute cette technologie », conclut-il. Il ajoute qu’il espère voir le réseau accorder des avantages semblables à une nouvelle génération d’entrepreneurs comme lui

Crédit Photo : Yves Clement

Août 2017

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