Imaginez un sous-marin en patrouille qui se retrouve piégé avec son équipage sous une nappe de glace dans l’Arctique. Ou un véhicule sous-marin autonome, essentiel pour la surveillance environnementale des courants océaniques et de la composition de l’eau, qui est emporté de manière inattendue loin des côtes dans l’Atlantique.
Dans de telles situations, il est crucial de disposer des bons outils de suivi et de communication pour mener à bien des opérations de sauvetage ou de récupération.
Les exploitants marins se fient à des balises acoustiques et à une technologie de sonar qui datent de plusieurs décennies et dont la portée et la précision sont sévèrement limitées. Le sonar, comme le radar classique, consomme également beaucoup d’électricité.
C’est ici qu’intervient Jean-François Bousquet.
Il est professeur au département de génie électrique et informatique de l’Université Dalhousie (Halifax), et ses recherches poussent les communications sous-marines et le traitement de signal à de nouveaux sommets, en s’attaquant aux enjeux des environnements sous-marins.
Le laboratoire de M. Bousquet, le MINDI Hub, a récemment reçu du soutien de la province de la Nouvelle-Écosse. Les recherches menées favorisent l’innovation en matière de technologies maritimes dans des domaines comme l’intégration de systèmes microélectroniques pour le secteur des océans, de la marine, de la défense navale, de la santé, de l’agriculture et des technologies de communication. Ainsi, une subvention de 1,4 million de dollars en janvier 2025 a été accordée par le Fonds de développement économique communautaire de la Nouvelle-Écosse. Celle-ci témoigne de l’importance et de l’évolution du rôle du MINDI Hub dans la création de partenariats essentiels, afin de faire des Maritimes un centre stratégique de recherche et de développement dans ces domaines.
« Les experts de CMC ont fourni des connaissances en physique et des outils d’informatique quantique qui nous ont permis de créer des modèles de circuits des dispositifs fondamentaux, en nous aidant à enrichir notre compréhension des concepts de la supraconductivité. » – Jean-François Bousquet, Université Dalhousie
De plus, des algorithmes de localisation qui ont été utilisés pour détecter les marsouins communs seront appliqués à la sortie des capteurs quantiques pour développer des applications liées à la défense nationale.
« Ces drones peuvent être déployés pour protéger nos frontières, afin que nous soyons informés des activités navales », indique M. Bousquet. « Par exemple, il y a actuellement des sous-marins qui parcourent les eaux de l’Arctique à proximité de notre territoire. Le gouvernement canadien doit s’assurer de savoir ce qui se passe. »
La technologie classique de détection et de navigation utilise des signaux basés sur les champs magnétiques de la planète. Cependant, ces systèmes comportent des enjeux fondamentaux pour lesquels aucune solution n’existait à ce jour : le recours à des bases de données qui peuvent s’avérer inexactes en ce qui concerne le suivi des champs magnétiques.
Le laboratoire de M. Bousquet s’attaque de front à cette difficulté en élaborant une technologie de capteur magnétique quantique (ou magnétomètre quantique) qui utilise un champ magnétique artificiel dans l’eau pour établir précisément la position.
« Il existe différents types de signaux qui utilisent les champs magnétiques. Il y a d’abord le champ magnétique de la Terre, que l’on peut utiliser à des fins de navigation », ajoute M. Bousquet. « Nous sommes également en mesure de capter un signal provenant d’une source au-dessus de la surface comme un émetteur afin de créer une référence temporelle, qui devient au final un système de positionnement très précis. Ce que nous construisons est essentiellement un GPS sous l’eau. »
CMC Microsystèmes joue un rôle essentiel
CMC Microsystèmes soutient les chercheurs et les jeunes entreprises du Canada dans le développement de technologies de semi-conducteurs, en agissant comme intermédiaire entre le secteur privé, le monde universitaire, le gouvernement et les organismes sans but lucratif et en offrant des formations essentielles sur des plateformes avancées.
Grâce au leadership de Jean-François Bousquet, motivé par sa curiosité, sa vision et son désir d’améliorer la place de la Nouvelle-Écosse dans l’écosystème des supraconducteurs, le MINDI Hub à Dalhousie aide à produire des solutions innovantes pour répondre à des enjeux partout au Canada et ailleurs dans le monde.
juillet 2025